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Appel à projet e-Fran : interview de Jean-Marc Monteil

Visuel Interview JM Monteil

Jean-Marc Monteil, Mission nationale numérique éducatif, accompagné d’Alain Séré, inspecteur général de l'éducation nationale et de Gabrielle Leroux, chargée de mission sur le numérique ont été invités à présenter le projet "Espaces de formation, de recherche et d’animation numérique" (e-Fran) à l'occasion de la réunion du R-ÉSPÉ du 3 novembre 2015. Jean-Marc Monteil nous a accordé une interview pour nous donner les objectifs de ce projet en quelques minutes.

L'appel à projets e-FRAN, de 30 millions d'euros, comportera plusieurs vagues de sélection. Pour la première vague, les dossiers de candidature devront être remis entre le 4 janvier et le 5 février  2016 (avec sélection au mois de mars et financement immédiat) :

 

Le texte de l'interview

L’appel à projet e-Fran a pour objectif, dans le cadre du plan numérique lancé par le Président de la République le 7 mai 2015, de mobiliser les acteurs de terrain, à la fois les enseignants du premier degré, du second degré, les formateurs des ESPE en formation initiale et en formation continue, le monde de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour pouvoir essayer de qualifier, de valider un certain nombre de pratiques d’enseignement et d’apprentissage à partir du numérique. Pas seulement la qualification et la validation, mais aussi de poser un certain nombre de problèmes nouveaux dans des termes susceptibles de les rendre scientifiquement traitables.

Un exemple, aujourd’hui avec le numérique, on a une profusion d’informations, des stocks d’informations dans des mémoires externes. Quels sont les effets de cette externalisation de ces mémoires sur la façon dont on va apprendre demain ? C’est une question qui peut être traitée scientifiquement, à la fois dans une perspective fondamentale et dans une perspective d’implication du monde de la recherche sur le terrain.

On est en train d’essayer avec e-Fran de générer des écosystèmes infra-académiques territoriaux, autour des acteurs que sont les enseignants, les établissements scolaires, les collectivités territoriales. Ce sont les co-acteurs de ce dispositif, puis le monde de la Recherche et de l’Enseignement supérieur mais également le monde industriel avec les start-ups qui sont susceptibles d’apporter un certain nombre d’évolution technologique dans les outils du numérique.

L’objectif est d’essayer de paramétrer convenablement les conditions d’utilisation du numérique pour savoir si c’est efficace, et si oui à quelles conditions. Il y a des enjeux extrêmement importants puisque l’on finance de manière lourde les technologies numériques et qu’il est important de savoir comment optimiser ces technologies de telle sorte qu’on améliore l’apprentissage et l’enseignement avec l’objectif d’accroître la probabilité de l’égalité d’accès à l’information pour le plus grand nombre.

Le numérique est susceptible d’enrichir les environnements d’apprentissage et d’enseignement et donc aussi de correspondre probablement davantage à une intelligence multiple. Tout le monde ne fonctionne pas sur le même mode logique mathématique ou le mode verbal. Il y a d’autres modalités de fonctionnement et le numérique enrichit l’environnement. Il faut donc enrichir cet environnement pour correspondre à la diversité de ceux que l’on forme pour pouvoir rencontrer en un point variable de la présentation des informations, des savoirs, des connaissances, quelque chose qui correspond à leur histoire, à leur culture, à leur façon d’être cognitivement et intellectuellement.

Pour les ESPE, l’enjeu est considérable puisqu’elles ont la responsabilité de la formation initiale et de la formation continue. Elles sont à l’interface entre le dispositif d’enseignement du premier degré, du second degré et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche puisque ce sont des composantes dérogatoires des universités.