Morgane Beaumanoir-Secq, ESPE de l'académie de Versailles
Et si on tentait d’ouvrir la boite noire du raisonnement grammatical des élèves ? que trouve-t-on dans les tiroirs des élèves, derrière les étiquettes «noms», «verbe» ou encore «déterminant»? ces termes sont-ils aussi intuitifs que la grammaire scolaire semble le croire ?
S’inscrivant dans le champ des recherches concernant les représentations des élèves sur la langue, cette étude exploratoire utilise un dispositif didactique particulier, le tri de mots à visée grammaticale, afin de recueillir des données lors du suivi longitudinal d’une classe située en zone d’éducation prioritaire, sur une durée de deux années, en CE2 et CM1 (élèves âgés de 8 à 10 ans).
Le corpus constitué par les traces écrites produites par les élèves a fait l’objet d’un traitement statistique afin d’en permettre la lisibilité. Les outils d’analyse linguistiques et didactiques utilisés ont permis de conforter des hypothèses déjà émises, mais aussi de dégager des tendances nouvelles concernant l’acquisition des classes grammaticales par les élèves de l’école élémentaire.
Les résultats exposés portent sur les savoirs et savoir-faire des élèves, mais aussi sur l’éclairage que ces conceptions apportent sur les systèmes d’explication de la langue. Entre grammaire scolaire et linguistique, il s’agit de mieux comprendre le point de vue des élèves sur la langue afin d’ouvrir des pistes de réflexions didactiques.