Charles Mercier, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux (ESPE d’Aquitaine)
Mettre en couple, sous les auspices de Mai 68, « Nanterre la rouge » avec l’auteur de La Droite en France, dépeint par certains comme un intellectuel de gouvernement bien éloigné des combats de gauche, et supposer qui plus est que leur rapprochement a été fécond, pourra paraître comme une provocation. L’auteur cherche à convaincre le lecteur qu’il n’en est rien.
Bien que cet aspect de sa vie soit tombé dans l’oubli, René Rémond a fait partie des enseignants modérés qui, au lieu de déserter l’Université au moment de 68, s’y sont engagés, aux côtés des étudiants réformistes, pour la transformer. Cet investissement l’a conduit à prendre des responsabilités de plus en plus importantes à Nanterre, dans une période où les campus universitaires servaient de « terrains de jeu » aux groupuscules radicaux.
En mobilisant et en croisant de nombreuses archives (celles de René Rémond, celles de l’université de Nanterre, celles des sphères gouvernementales), en recueillant les témoignages des acteurs de cette époque, l’auteur nous offre un récit vivant et vrai des destins entremêlés d’un universitaire et d’une université. Au-delà de René Rémond et de Nanterre, c’est l’ambiance bouillonnante et créative des « années 68 » qui est ici restituée.
Charles Mercier est maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux (ESPE d’Aquitaine), membre du Laboratoire Cultures, éducation, sociétés (EA4140). Il est notamment l’auteur de Autonomie, autonomies : René Rémond et la politique universitaire en France aux lendemains de Mai 68 (Publications de la Sorbonne, 2015) et le codirecteur de Identités religieuses et cohésion sociale. La France et le Québec à l’école de la diversité (Le Bord de L’eau, 2016).