François Durpaire et Béatrice Mabilon-Bonfils (ESPE de l'académie de Versailles)
Fatima moins bien notée que Marianne pour un devoir équivalent, Issam et Kader plus punis que Mathieu pour un même comportement, des écoles publiques qui concentrent 90 % d’enfants musulmans quand d’autres n’en comptent aucun, des manuels scolaires qui réduisent l’islam à l’islamisme… Il ne s’agit pas là d’impressions jetées en pâture au débat polémique, mais du résultat d’années d’enquêtes et de recherches scientifiques.
Cette réalité a des conséquences. En janvier 2015, les réactions de certains élèves lors de la minute de silence en hommage aux victimes des attentats contre Charlie Hebdo questionnent sur le degré d’adhésion à notre République. Les attaques du 13 novembre 2015 interrogent sur le ressentiment de jeunes radicalisés qui ont fait leur scolarité au sein du système éducatif français.
François Durpaire et Béatrice Mabilon-Bonfils n’en sont pas restés au simple constat. Ils proposent une « laïcité d’inclusion » en mesure de faire de l’école une arme puissante d’intégration, meilleur rempart contre les haines.